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: Note d'intention

Un peu comme des archéologues qui, soulevant une pierre, découvrent et mesurent l’étendue infinie du territoire à explorer, nous « fouillons » l’oeuvre de Gertrude Stein depuis de nombreuses années. Reprenant régulièrement ce chantier si particulier, nous marquons des arrêts ça et là, de surprise en surprise.


Pour Family machine nous partons du livre The making of americans. Mille pages rédigées entre 1906 et 1908 , le livre n’est édité qu’en 1925.
La version française, Américains d’Amérique, à laquelle Gertrude Stein participe, est réduite à environ 300 pages et a été éditée en 1933.
C’est avec ce livre, The making of americans, au volume énorme, à l’écriture obsessionnelle, que Gertrude Stein invente au fur et à mesure son écriture à venir : écriture répétitive, écriture dite « cubiste ». Ainsi, plusieurs formes de récits nous sont-elles donnés à lire :
- romanesque, descriptif, linéaire
- pensées de Stein
- écriture répétitive, musicale
- poésie


Passant de la lecture au jeu, la langue de Stein est une véritable partition musicale. L’oralité de ces écrits révèle une musique, et sa rythmique étonnante, attractive, nous invite, de fait, à la chorégraphie. Voix et corps sont indissociables, les acteurs et les danseurs sont les interprètes de cette poésie sonore hors norme. Mais en plus des sensations organiques, Gertrude Stein nous offre du sens, des sens et des pistes de réflexion qui surgissent comme autant de fulgurances poétiques insoupçonnées.


La famille, le sens qu’on lui donne, sa structure, sa mission, ses valeurs morales, esthétiques, politiques, ne sont pas les mêmes partout, les mêmes pour tous. Pourtant partout la famille s’organise et distribue les rôles à tenir aux membres qui la constituent. Pères, mères, sœurs et frères, cousins, nièces, épouses, maris, plus que des personnages de théâtre, sont des rôles-fonctions. Ils portent chacun un sens qui se nourrit de leur confrontation. Ils ont comme point commun d’avoir à vivre avec la famille, pour la refuser ou pour l’accepter, mais butant inexorablement sur son organisation, son idiome, ses silences, ses codes, ses légendes, ses lois, ses interdits. La famille devient alors, peut-être, la miniature d’autres mondes : le passé, l’avenir, la politique, la guerre, l’amour…


« …Certaines gens se copient eux-mêmes dans leur façon de parler, les gestes de leur main, de leurs épaules, de leur corps ; d’autres copient ceux qui les entourent, il en est qui n’ont en eux pour ainsi dire rien de personnel ; et pourtant, tout le monde a, tout au fond, sa nature profonde, qui toujours se répète et existe réellement… »
Extrait de Américains d’Amérique de Gertrude Stein, Editions Stock,1933 ,traduit par Madame J. Seillière et Bernard Fay

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