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Fabulous

mise en scène Maëlle Faucheur

: Une société, un système médiatique, autant de lectures que de regards

Comment est-ce qu’on voit, on projette, on choisit de construire sa vie ?
Comment les scénarios, les divertissements, les histoires de personnages, de héros et d’anti-héros fictifs nous influencent-ils consciemment / inconsciemment ? Pourquoi écrit-on, lit-on, regarde-t-on des histoires ?


Nous nous reconnaissons / nous identifions à la vie d’un personnage, et ces repères dramatiques conditionnent notre propre conception de notre vie : des événements, des choix, des conséquences, ou l’abandon à une destinée tracée.


Pourquoi a-t-on besoin de mythifier les vies, les personnes, les actions ?
Les premiers contes sont aussi vieux que le langage, mais n’y a-t-il pas un développement particulièrement présent, lié à l’individualisme induit par la société de consommation ?
De maîtres, de modèles moraux et sociaux, ne sommes-nous pas arrivés, par une accélération inévitable, en multipliant à souhait les stars et les mythes, les histoires et les scénarios, à ce que la célébrité devienne un phénomène culturel de masse, un but individuel en lui-même, et un modèle général, de vie et de réussite ? Le mythe personnel est-il l’ultime objet de consommation ?


Car si le mythe, les histoires, les biographies, ont un rôle social et culturel important, le système médiatique actuel, de plus en plus immersif et omniprésent, surproduit de l’extraordinaire. L’extraordinaire devient ordinaire, les histoires se multiplient, se ressemblent, se remplacent, s’équivalent. Rambo secoué dans la même marmite que les héros grecs hollywoodisés, que les héros- flics, que les héros romantiques ou les personnages « historiques » ? Sur quels repères bâtir du sens ?
La vie, le réel n’ont pas un début, deux ou trois péripéties, puis une fin.


Le réel est constitué de fragments, de perceptions multiples et disparates qui n’ont pas forcément de sens les uns pour les autres - il y a autant de lectures de la réalité que de regards. Il n’y a ni fil, ni fiction dramatique, ni sens final, et la plupart du temps, la difficulté est de savoir où l’on va et si tel choix peut être important ou mineur, si une série de comportements sera déterminant.
Une vie s’éparpille dans de multiples actions et évènements sans forcément d’autre lien que le hasard. Il n’y a qu’à la fin qu’on tente de dégager une logique d’ensemble, une forme de destinée (comme on le fait généralement en écrivant son autobiographie, ou la biographie de quelqu’un de célèbre). Nous jugeons tous nos actes, mêmes ordinaires, par rapport à des critères du bien ou du mal, et à l’attente plus ou moins réfléchie d’une justice de rétribution. Nous scénarisons notre vie et celle des autres pour tenter de nous approcher d’une vérité et d’une raison supérieures, de justifier et de donner un sens au chaos.


Les histoires répondent à nos besoins d’« ordonner » la vie, mais elles sollicitent aussi notre capacité à l’imaginaire. Les récits, en proposant des objets d’admiration, et des ouvertures vers d’autres vies, tour à tour éloignent et rapprochent de la réalité.
Il convient d’interroger le lien entre la fascination pour d’autres « personnes » - ou pour soi - et cette profonde difficulté des relations réelles. De mettre en jeu ce rapport ambigu, des histoires à la « vérité », de la vérité à « l’idéal », et de l’idéal à l’image de soi.

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