La République Démocratique du Congo, ex-­‐Zaïre, est une sorte de métaphore du continent africain. Depuis deux décennies, le plus grand pays d’Afrique est secoué par des troubles dont l’origine remonte à l’heure de la décolonisation. La RDC qui fut la propriété personnelle du Roi Léopold II, roi des Belges, est un pays qui semble maudit alors qu’il est l’un des plus riches du monde en termes de ressources naturelles. L’histoire du Congo semble être une grande tragédie qui ne veut pas se finir.

Ce pays pose de très nombreuses questions sur le monde dans lequel nous vivons. Une grande partie de sa tragédie est due à la modernité dans laquelle nous vivons. Le but de ce spectacle n’est pas de faire la leçon au spectateur ou de te tenir un discours moral. A travers deux événements séparés par une trentaine d’années et notre personnage principal, nous allons essayer de parler, de raconter une histoire du Congo parmi d’autres. La grande histoire et l’histoire personnelle qui cohabitent sur un plateau de théâtre.

Impossible de parler du Congo, de son histoire ou de son peuple sans parler de la musique. Elle est intiment liée à la RDC. L’Indépendance avant même de devenir une réalité politique (si elle l’est devenue un jour) fut surtout un des plus grands tubes de l’histoire du Congo. Elle sera donc un personnage à part entière du spectacle. Comme chaque personnage sur un plateau de théâtre, elle aura droit à des interprètes. Ce spectacle a été voulu et écrit aussi pour des musiciens. Ils seront présents sur scène et leur rôle ne limitera pas à « accompagner » le comédien sur scène. Le dialogue entre les musiciens et le comédien est le coeur du spectacle.

L’auteure n’a pas voulu une narration traditionnelle mais une narration qui navigue dans le temps avec un personnage principal qui va être le lien entre les époques et entre l’Europe et l’Afrique. La polyphonie qu’elle propose est une invitation à inventer des choses simples sur scène avec des moyens volontairement limités. Notre ambition est de faire un spectacle qui puisse se jouer un peu partout aussi bien dans une salle traditionnelle de spectacle que sur la place d’un village au Congo. Notre ambition est de créer ici mais aussi de jouer là-­‐bas. Les questions que nous voulons partager se posent avant tout au Congo. Ce projet est par essence un projet international.