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El Pelele

mise en scène Georges Lavaudant

: Le spectacle

En 1973, Georges Lavaudant lit De la déception pure, manifeste froid, qu’un collectif de quatre auteurs vient de publier aux éditions Christian Bourgois. Parmi eux, un Parisien de 24 ans, Jean-Christophe Bailly, que Lavaudant invite à Grenoble. "Je crois", devait dire Jean-Christophe Bailly en 1996, "qu’il avait été intéressé par une proximité entre lui et ceux qui avaient écrit ce manifeste, par la fibre que nous exprimions alors qui était une volonté de faire bouger le langage, comme on dit d’une photo qu’elle est "bougée". Nous voulions trouver une langue en rapport avec le bombardement des images, des sons, du monde contemporain dans sa violence, avec des références ou des souvenirs qui étaient proches de Godard, ou d’une certaine peinture de l’époque qui ne se voulait pas formaliste, mais plutôt narrative. Il y avait une espèce de noyau dur au fond, qui faisait mot de passe, à ce moment-là, entre Jo et moi". Georges Lavaudant devra cependant patienter plusieurs années avant de persuader Jean-Christophe Bailly d’écrire pour le théâtre, ce que Bailly entendra comme une invitation à inventer son rapport à la scène à partir de son écriture propre, sans se soucier des formes théâtrales connues ni préjuger des contraintes matérielles de réalisation d’un spectacle. En 1981, commande est passée d’une pièce destinée à être présentée dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes : ce sera Les Céphéides, créé au Festival d’Avignon en 1983.
Depuis lors, Bailly s’est pour ainsi dire pris au jeu du théâtre, prolongeant une recherche qui l’a amené à travailler aux côtés d’autres artistes (tels que Klaus-Michaël Grüber ou Gilberte Tsaï) tout en poursuivant avec Lavaudant un dialogue de travail et d’amitié dont El Pelele marque le vingtième anniversaire. C’est une pièce de Bailly, Le Régent, qui inaugure la direction de Lavaudant au TNP de Villeurbanne, en janvier 1987. Les deux hommes partent ensemble à Bhopal, en 1990, pour y monter Phèdre en hindi (Jean-Christophe Bailly en a tiré un très beau journal de voyage, Phèdre en Inde, republié en 2002 aux éditions André Dimanche). Deux ans plus tard, Lavaudant crée Pandora, qui obtient le prix Georges Lherminier de la meilleure oeuvre dramatique et de la meilleure scénographie. Enfin, avec Michel Deutsch et Jean-François Duroure, ils cosignent l’une des expériences théâtrales les plus secrètement ambitieuses des années 90 : Lumières I et II, créés respectivement au TNB de Rennes et au TNP de Villeurbanne, puis Lumières III : Otsviety (Reflets), dont la première eut lieu le 17 octobre 1995 au Théâtre Maly de Saint-Pétersbourg.
Dernièrement, Jean-Christophe Bailly a assuré pour Lavaudant la dramaturgie de Començaments sense fi (Commencements sans fin), un spectacle d’après Kafka qui se joue actuellement à Barcelone, au Teatro Nacional de Catalunya.

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