Pour la version à domicile, la scénographie sera celle du lieu même où nous jouerons. Nous inventerons notre espace avec les meubles de nos hôtes afin de rendre encore plus ténue la frontière
comédiens/spectateurs.

Pour la version scénique, une scénographie tri-frontale est envisagée afin que le public soit au plus près des comédiens et qu’il puisse ainsi traquer les moindres faits et gestes de chaque protagoniste mais aussi des spectateurs se trouvant face à lui.

Nous envisageons alors un carré de pelouse, un cyclorama bleu, une balançoire, un salon de jardin blanc, un tuyau d’arrosage et une palissade blanche : autant d’éléments naïfs ou colorés qui donneront l’impression d’un plateau de jeu sur lequel le jeu de massacre pourra s’opérer (comme dans certaines photos de Gregory Crewdson et d’Erwin Olaf)).

Sous cet aspect de bonheur et de quiétude apparents le vernis pourra mieux se craqueler pour révéler les personnalités profondes de chacun.

Les trois équipes pourront donc s’affronter comme des pions de jeu.

Nous emploierons trois couleurs pour les costumes et les accessoires de chaque «équipe»: le bleu pour Pierre, le jaune pour Hélène, son mari et sa fille et le rouge pour Paul et sa femme.

Enfin, un mot sur les musiques...

La pièce est elliptique, cinématographique, pleine d’entre-scènes, sorte d’entre-deux mondes fantasmés et nostalgiques à inventer. Ils seront scandés par une bande-son d’aujourd’hui, malgré la connotation historique marquée soixante-huitarde de la pièce.

Une bande-son pop-folk qui se fera l’écrin de l’écriture très musicale de Lagarce.
Et puis elle sera partenaire de jeu, discrète mais présente pour mieux révéler ce que les mots n’arrivent pas à exprimer.

Ainsi, nous convoquerons Delano Orchestra, Sparklehorse, Maarten, The Album Leaf ou encore Mt Zion Memorial Orchestra & Tralala Band et Girls in Hawaii.