« Le jour de mon seizième anniversaire, mon père a érigé une croix de quatre mètres cinquante dans notre salon. Au départ, il pense juste percer un trou dans le plafond mais il mesure rapidement le manque d’impact dramatique et préfère alors se débarrasser du plafond tout entier. Renversé dans un Caddie qu’il a pris soin de surélever, il attaque au marteau-piqueur.(…) C’est grandiose, vraiment, à peine gâché par les maquettes d’avions de chasse et les chiots encadrés, sans parler du papier-peint dégueulasse de l’appartement du dessus. »
Michael, Scène 1, Crusuicifixion, p 5

« Alors il s’est nourri de mon sein. Pas du lait mais du sang. Il tire doucement toute la vie qu’il peut de mon petit téton. Ses lèvres grises redeviennent rouges, ses mains bougent et de nouveau cette sensation qui monte, qui jaillit de nouveau dans ma poitrine, qui irrigue mon corps, mon esprit. De l’amour ? Non ? C’est de l’amour ça. Et je contemple mon garçon, mon fils, mon…mon…qui tète et qui tète, mon…mon…et la vie qui palpite de nouveau, mon…mon…ordure ? Poubelle ? Détritus ? Débris. Pas mal comme nom. Ca sonne bien. Avec un nom comme ça je pourrai lui trouver une école privée. Mon Débris. Mon Débris à moi. »
Michael, Scène 5, Débris, p 23