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C'était hier

mise en scène Gian Manuel Rau
Création à partir des textes C'était hier de Harold Pinter, Paysage de Harold Pinter, Silence de Harold Pinter,

: A propos de la pièce

Encore inconnu à Paris, mais jouissant d'une réputation déjà très solide en Allemagne et en Autriche, Gian Manuel Rau est sans doute l'un des metteurs en scène les plus doués de sa génération (il a 35 ans). Il a notamment travaillé avec Thomas Ostermeier. Pour son premier projet en français, il a choisi de composer un triptyque avec des courtes pièces de Pinter : C'était hier, Paysage, Silence. Une subtile modulation sur le passage du temps, sur les relations entre les êtres, sur les énigmes secrètes de l'existence. Nous avons rencontré Gian Manuel Rau il y a maintenant deux ans. Il a fallu ce temps pour passer de la rencontre à la collaboration. Élaboration du projet et mise en place d'une production : c'est lorsque le Théâtre Vidy à Lausanne a, à son tour, décidé de travailler avec Gian Manuel Rau, que le projet a pris forme. Il en est ainsi de l'économie de la Bastille.


Gian Manuel est suisse alémanique et travaille beaucoup en Allemagne. Sa présence à Lausanne et à Paris sera donc une première pour lui. Tous les trois – Gian Manuel Rau, René Gonzales (directeur du Théâtre Vidy) et moi – nous sommes mis d'accord sur ces textes de Pinter. Harold Pinter à la Bastille, cela peut surprendre... et pourtant.


À relire une pièce aussi libre que C'était hier, on est frappé par l'immense maîtrise de l'écrivain et sa paternité sur la dramaturgie des trente années qui suivent, jusqu'à aujourd'hui. On dit volontiers que la musique, c'est du temps. L'écriture de Pinter, c'est une invention du temps flottant au cours de croisements thématiques musicaux. C'est une absolue maîtrise du silence qui sourd aux intervalles de répliques qui surprennent par leur simplicité et leurs sauts soudain.


Gian Manuel Rau a choisi d'enchaîner trois pièces. C'était hier, donc et deux textes courts Paysage et Silence. Le tout n'excédera pas deux heures. Gian Rau forme ainsi une suite très belle, une suite qu'il faut aussi entendre dans son acceptation musicale. Il ne s'agit pas, naturellement, de fondre les pièces et de confondre les personnages, mais d'entendre cet art de la fugue, si particulier à Pinter, en plusieurs âges. L'éditeur français (Gallimard) n'écrivait-il pas en 1971 : « Harold Pinter inaugure « ce qu'on pourrait appeler un théâtre du souvenir ». « Ici le présent n'est que le reflet d'un passé sujet à caution, l'affrontement de souvenirs divergents ou contradictoires, en une sorte de concours de mémoire d'autant plus dangereux qu'il est courtois, humoristique, infiniment subtil – et finalement mortel. »

Jean-Marie Hordé

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