Maria Callas. Réelle, mythique. Impossible de tracer une frontière entre sa réalité et sa fiction, entre la grande révolutionnaire du belcanto et l’icône médiatique. La figure de Maria Callas met à nu le tissage inextricable entre l’intime, l’art et l’univers social ; nous renvoie à l’impossibilité de l’identité.

''Callas Machine'' est une partition pour une actrice construite comme un puzzle de toutes les voix qui constituent le personnage de C., une bande magnétique sur laquelle C. cherche à inscrire une ligne mélodique - qui pourrait être sa biographie - sans jamais y parvenir. En essayant, comme nous tous, de se construire en tant que personne, elle donne vie à une sorte de carnaval intime, prolifération de discours et de performances. À la fin des répétitions, cependant, il ne peut y avoir que la mort et la dissolution dans l’univers.

Tout est documenté dans ce spectacle, mais tout n’est pas vrai. Plusieurs passages sont des citations, mais il est difficile de savoir si l'on peut s'y fier.

La vérité de l’être n’est qu’un ensemble de fragments irréconciliables, charriés par le flux de la parole, de la voix.

''Callas Machine'' est électricité pure.