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Cachafaz

+ d'infos sur le texte de  Copi traduit par René De Ceccaty
mise en scène Benjamin Lazar

: Un livret fait pour l’opéra

Entretien avec Oscar Strasnoy

« Lle projet de Cachafaz a une double origine. Il y a quelques années, j’ai lu la pièce de Copi, qui m’a fait beaucoup rire ! Je me suis immédiatement dit que ce livret en vers était fait pour l’opéra, ou plutôt pour une opérette décadente. Mais j’ai laissé le texte de côté… C’est alors que Benjamin Lazar m’a appelé pour me proposer ce projet que j’ai bien sûr tout de suite accepté.


Cette pièce aborde le thème de la pauvreté extrême à travers la situation des immigrants en Uruguay entassés dans des taudis. On a pu retrouver cela il y a quelques années, à Paris, où l’on mettait les immigrés les plus pauvres dans des hôtels délabrés. Copi s’appuie sur un fait historique bien précis : la révolte de ces pauvres de Montevideo dans les années 20, appelée la « révolution des balais » car ils n’avaient rien d’autre pour manifester. C'est le théâtre d’une guerre entre les pauvres et les policiers : deux clans issus du même milieu social, les policiers étant des pauvres en uniforme. Cette thématique de l’Etat qui divise pour mieux régner est, malgré nous, très actuelle.


En dépit du sujet, l’écriture de Copi ne se révèle jamais solennelle ni pathétique. Son style est dérangeant, très drôle et même provocateur. Ce dramaturge détestait l’écriture dépouillée et minimaliste. Il me fallait donc m’inscrire musicalement dans cette démarche. Le texte fait par exemple référence à la musique folklorique argentine et j’ai joué là-dessus. J’ai cherché à créer un orchestre de variétés un peu agrandi, avec notamment un orgue Hammond (qui remplace le bandonéon traditionnel), une guitare électrique, une batterie… Comme la musique est souvent amplifiée, il y a une sonorité volontairement électrique.


d’un point de vue vocal, la partition requiert deux barytons, l’un plutôt baryton basse (pour le rôle de Cachafaz) et l’autre, baryton léger presque ténor (pour celui de Raulito, personnage transsexuel). J’ai travaillé sur les extrêmes des registres : les chanteurs sont allés au-delà de ce dont ils se pensaient capables. Quant au choeur, il incarne les voisins et les voisines, et je l’utilise très souvent en tant qu’ensemble de solistes. »


Propos recueillis par Antoine Pecqueur

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