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Buenos Arias

mise en scène Alfredo Arias

: Cinelandia

une pièce avec chansons

Un sociologue argentin a affirmé que le cinéma était l’inconscient d’une société. Il disait que les films à téléphone blanc illustraient peut-­‐être mieux le régime péroniste que la réalité de la rue. J’ai donc eu l’idée de provoquer des interviews imaginaires d’interprètes qui ont joué dans des films-­cultes ou qui font partie d’un registre entre culture populaire et sophistication intellectuelle.


Nous avons choisi :


- Une excentricité érotique Carne, d’Armando Bo, avec l’icone Pop Isabel Sarli, datant de 1968.
- Une curiosité franco-­‐argentine La Mujer de las camelias d’Ernesto Arancibia, avec Zully Moreno, adaptation moderne du roman d’Alexandre Dumas Fils, située dans le Buenos Aires et le Paris de 1953.
- Un film noir aux accents fantastiques El Crímen de Oribe de Leopoldo Torre Rios et de son fils Leopoldo Torre Nilsson, datant de 1950, avec Carlos Thompson.
- Un mélodrame de 1937, Besos brujos (Baisers ensorcelés) de José Ferreyra, avec Libertad Lamarque, peut-­être la plus grande chanteuse de tango.


L’occasion d’évoquer quatre stars mythiques de notre cinéma : Isabel « Coca » Sarli, pièce maîtresse de la culture Pop argentine, Zully Moreno, notre blonde perverse des années cinquante, Carlos Thompson, comédien-­écrivain, séducteur fragile, solitaire, sophistiqué, qui semble issu du film même qu’il interprète et enfin Libertad Lamarque, la grande dame du tango, des années trente et au-­delà….


Je pense constamment au cinéma. Le cinéma est pour moi une source infinie de réflexion et d’inspiration. Je veux créer l’illusion à vue du public dans ce passage du monde des ombres qu’est le cinéma au monde de corps en chair et en os qu’est le théâtre. Ce qui est autobiographique ici, c’est le désir de cinéma qui me hante depuis l’enfance. Je suis un enfant du cinéma qui a été piégé par le théâtre.


Il ne s’agira pas d’illustrer le récit avec des projections. Le théâtre ne peut être cinématographique, mais il est pourtant puissamment mobile, assez en tout cas pour activer l’imaginaire du public. Je crois qu’une dramaturgie très dépouillée servira mieux l’évocation d’un langage distant du théâtre, comme l’est celui du cinéma. Une boîte noire peut bien recréer un écran blanc, n’est-­ce pas ? Même si je fais du théâtre, il est pour moi indispensable de rester en contact avec ce monde de lumière et de fantômes.


L’important est de choisir les musiques qui donnent un relief, un cadre à l’histoire. Carne sera accompagné par la « cumbia villera », musique des bidonvilles, très puissante, très rythmée, comme du reggae. La Mujer de las camelias, curiosité franco-­argentine, sera traversée par des chansons françaises, mais très décalées, comme transfigurées par le filtre argentin… El Crímen de Oribe naviguera dans une zone plus planante, avec le répertoire de Bolita de Nieve, chanteur cubain de piano bar. Cela créera une musicalité assez nuancée et suave. Pour Besos brujos, il y aura des tangos magnifiques comme il se doit.

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