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Britannicus

+ d'infos sur le texte de Jean Racine
mise en scène Robin Renucci

: Note d'intention

"BRITANNICUS
Parlez. Nous sommes seuls. Notre ennemi trompé
Tandis que je vous parle est ailleurs occupé.
Ménageons les moments de cette heureuse absence.


JUNIE
Vous êtes en des lieux tout pleins de sa puissance.
Ces murs mêmes, Seigneur, peuvent avoir des yeux,
Et jamais l’empereur n’est absent de ces lieux."


Extrait Britannicus (acte 2 scène 6 )




Avec Britannicus, Racine choisit pour la première fois un sujet dans l’histoire de Rome et donc un sujet politique. C’est une pièce qui se veut à la fois classique et très en lien avec des questions d’actualité. La scénographie et le travail de mise en scène ont pour but d’explorer les rapports de pouvoir très violents entre les personnages. Ils se dévoilent de scène en scène, entre bien et mal, poussé par leur passion. Explorer le pouvoir c’est aussi parler de notre société, de l’actualité du thème politique : qu’est-ce que l’autorité ? qu’est-ce que le pouvoir ? qu’est ce qu’il représente ?


Dans Britannicus, le personnage de Néron est un monstre naissant, ce n’est donc pas encore un monstre. Il est pris en étau entre Burrhus et Narcisse, le bien et le mal et sa monstruosité va naître. Dans cet entre-deux, on passe d’un désir de pouvoir politique à un désir sexuel : la vision de Junie enchaînée, réveille les fantasmes de Néron. Entre pouvoir tyrannique et pulsionnalité de la libido, Britannicus parle de la violence des rapports humains pervertis par ce désir de pouvoir : on assiste à la naissance d’un tyran. C’est sur ces thèmes que l’on aborde l’oeuvre avec des costumes extrêmement simples mais qui donnent une notion immédiate du pouvoir par la prédominance des couleurs noire et argentée. Je veux mettre en avant la violence des corps et de la parole. La scénographie épurée de Samuel Poncet s’inscrit dans la retranscription des ateliers que nous avons mené aux Tréteaux de France autour des oeuvres de Racine qui s’appelaient Le simple appareil. Cette dénomination issue du texte de Racine synthétise bien le propos de la scénographie, une sorte de nudité du plateau et un luxe des quelques éléments de décors et des costumes qui viennent signifier le pouvoir tyrannique, pulsionnel, agressif.


LE JEU PAR LA PROSODIE


La recherche que nous menons consiste à déployer un minimum de moyens pour être dans une pureté de l’oeuvre qui est essentiellement dans les trois unités : de temps, de lieu et d’action. Nous nous situons dans une forme de recherche de luxe avec comme entrées la prosodie et le suspens. Les rebondissements de la pièce sont en effet particulièrement importants. Je veux instaurer une ligne de jeu qui permet aux spectateurs d’être tenus en haleine et d’accéder réellement à la profondeur de l’oeuvre via son langage. Le dispositif scénique très simple, en quadri-frontal participe de manière active à la naissance du suspens, lorsqu’un comédien parle, la langue et l’émotion qui en découle touche directement le public. Il n’y a plus de barrière entre les mots et l’émotion qu’ils transportent.

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