André Petitjean, auteur à succès qui a toujours écrit ce qu’on attendait de lui, décide un beau jour de revenir à l’essentiel et, écrit-il, d’en finir une fois pour toutes avec cette acné juvénile qui m’avait fait confondre la littérature et l’élevage industriel de veaux de ferme. Il se lance alors dans une quête qui l’entraînera dans les ténèbres de sa préhistoire. Revenant sur les traces de son enfance, il se souvient que, du haut de ses presque sept ans, visitant la grotte Font de Gaume, il fut pris d’une crise de larmes à la vue de deux voyelles entrelacées (un e dans un a) figurant dans une peinture rupestre. Mais, se perdant dans les méandres de sa mémoire, il se montre incapable de terminer son manuscrit, dont il envoie les différentes versions à son éditeur qui les lui paie régulièrement. Ce dernier décide d’en publier un extrait de treize lignes, sans le consentement de l’auteur, dans un grand journal du soir. Or, l’extrait fait scandale, et l’écrivain se retrouve au ban de la société. Ulcéré, André Petitjean décide alors de passer à la contre-attaque et fait une conférence de presse. C’est à cette conférence que le public est convié.