: Interview de Lukas hemleb
Aout 2011 / Extrait
Comment imaginez-vous construire ce spectacle, à partir
de quels textes ?
Je crois que le plus important est l’interaction entre trois
éléments : la présence des comédiens et le texte, la présence
des deux musiciens et ensuite la présence d’une installation
spatiale qui va déterminer les choses. J’ai
l’impression, qu’avec la participation de Tadashi Kawamata, de Ned
Rothenberg & Kazuhisa Uchihashi, nous sommes engagés dans
quelque chose de très fort, de très important, c’est la manière dont
le texte va « se déconstruire pour se reconstituer autrement ». Les
changements et la métamorphose qui vont s’opérer, passent à travers
la déconstruction et l’interaction avec la musique. J’ai découvert
qu’en prenant principalement comme noyau dur “Une saison
en enfer” on entre dans un univers où on a l’impression que la phase
explosive de la poésie de Rimbaud se termine. Il y a une interrogation
existentielle qui va l’emmener vers le silence.
C’est dans cette idée, que l’oeuvre de Tadshi Kawamata fait sens. Son
travail, ressemble parfois à des chantiers qui sont balayés par un
tsunami. Nous sommes effectivement dans quelque chose qui est le
silence après le tsunami. Et je trouve que ça va très bien avec l’oeuvre
de Rimbaud parce que le silence de Rimbaud, qui est d’ailleurs
assez éloquent parce qu’il a écrit énormément de lettres, ce retrait
de la créativité poétique, est comme une extinction après une fulgurance.
Donc j’ai eu envie de prendre des fragments de “Une saison en
enfer”, de les orchestrer de façon qu’ils se répartissent à trois voix.
Trois voix qui ne sont pas simplement complémentaires mais parfois
aussi superposées, qui fonctionnent de façon contrapuntique, ou
en chœur ou en répétition, en fait toutes les formes musicales qu’on
peut imaginer.
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