L’horizon comme un abîme ?

Élisabeth et Lionel, couple de “boomers” à la retraite, réunissent leurs trois enfants, le temps d’un week-end, pour leur annoncer la vente de la ferme familiale. Léna, écologiste végane, Hugo, informaticien dépressif et Mathieu, nostalgique de valeurs anciennes, redécouvrent alors un attachement pour cette demeure qu’ils ont délaissée. Chacun imagine un projet pour ce lieu, qui lui redonnerait sens et vie. L’attachement collectif se heurte alors violemment aux envies individualistes. Dehors, une tornade est annoncée, signe annonciateur peut-être de plus grands dérèglements… « À quoi bon être des géants ? », demande Lioubov au deuxième acte de La Cerisaie de Tchekhov. Cette question résonne dans nos oreilles contemporaines car si les hommes se croient souvent les maîtres incontestés de la Nature, ils peuvent encore se sentir bien insignifiants quand celle-ci ouvre un abîme d’incertitudes devant eux.