Florian Zeller explore ici tous les archétypes du théâtre de boulevard avec une écriture d’une grande élégance et une efficacité imparable. Il faut privilégier un rythme soutenu, un abattage assumé tout en respectant la sincérité de chaque personnage. Zeller lorgne du côté de la mécanique Feydeau mais avec une écriture contemporaine, dépoussiérée ... Il faut respecter cet esprit tout en n'oubliant pas les notes subtiles de l’écriture pour chaque personnage.

Michel est le point central d'un manège ou tous les personnages surgissent à tour de rôle pour l’empêcher d' atteindre ce rêve tant désiré. Le monstrueux égoïsme de Michel est le cœur de la pièce et tout le comique part de cette obsession absurde qui l’incite à sacrifier tous ses proches pour satisfaire ce désir.
Écartelé entre sa famille, son meilleur ami, sa voisine qui ne cessent de l’empêcher d’atteindre son rêve, Michel finira par faire un ménage radical dans ses relations pour satisfaire sa pulsion.

Nous respecterons les indications de l’auteur sur l’appartement dévasté, image de l’entourage de Michel laminé à la fin de la pièce.
Les 6 comédiens devront porter le texte avec énergie pour que la fin de la pièce tende vers l’absurde... Un champ de ruine matériel et affectif avec Michel enfin seul, touchant au but, si absorbé par son obsession que tout le reste est devenu accessoire.