Il existe des lieux consacrés à la faune nocturne, des arènes qui agrègent toutes les couches sociales, des creusets de vies travesties. Dans cette jungle qui ne décline qu’à l’aube, l’observateur devient l’observé, la proie devient le prédateur. Un royaume, pour un temps, se bâtit.

Nous avons tous besoin un jour de lâcher prise, de nous tester, de chercher nos limites ; le résultat de cette expérience peut tantôt laisser un goût amer, tantôt un désir profond de se faire mal à nouveau, de chercher toujours plus loin. Trankillizr – de l’anglais « tranquilizer », substance utilisée pour réduire l’anxiété, la peur, la tension l’agitation et certains troubles mentaux – plonge dans l’univers de la nuit et met en relief les fêlures passagères et celles plus ancrées en chacun de nous qui finissent par nous révéler dans notre aspect le plus animal, le plus instinctif, le plus toxique.

Ce sont les gens qui intéressent Sven Narbonne, la rencontre entre leurs corps. Si la nuit est un catalyseur, la salle de théâtre aussi. Accompagné d’Adrien Cornaggia à l’écriture, il nous entraîne dans un dispositif immersif où il n’est plus possible de tricher. Pourquoi sommes nous là ce soir ? Qu’est-ce que nous sommes venus chercher ?