Tartuffe est un faux-dévot, un hypocrite… Il est affilié à une organisation souterraine de puissance redoutable qui, sous couvert de dévotion, cautionne les pires turpitudes.

L’immensité du Tartuffe repose sur ses équivoques. Tartuffe qui trompe ses congénères ne se trompe-t-il pas d’abord lui-même ? Et qu’en est-il d’Orgon, le fanatique, si prompt à remiser ses convictions pour en adopter d’autres ? D’Elmire, sa femme aux troubles mobiles, qui recourt au mensonge pour confondre un menteur ? Où commence d’ailleurs, où s’arrête le mensonge ? Surtout lorsqu’il s’agit d’une pièce dont le sujet, précisément, tourne autour du mensonge…

Molière, si on l’en croit, s’attaque à la fausse dévotion, non à la vraie. Il ne faut pas réduire le Tartuffe à un pamphlet contre la religion. Il se pourrait fort que le principal sujet de la comédie ne soit pas la religion… mais le mensonge. Le mensonge, grand sujet de toutes les pièces de Molière. Le théâtre n'est-il pas lui-même un grand mensonge... "qui dit toujours la vérité" ?