Je veux axer le travail sur l'épure, un long travail à la table de mise en bouche et en rythme du texte.
Pour que rien ne vienne entraver la parole portée par la comédienne , pas de décors, hormis un plateau allant dans les gradins, pas de scène, ni de fosse de théâtre. Un plateau où seul l'élément aqueux existera par endroit. L'eau que l'on boit, l'eau qui lave et qui efface le sang sur la terre.

Nous voulons donner à voir et à entendre ce texte le plus possible, au plus grand nombre, le jouer aussi bien dans des théâtres, que dans un entrepôt, un terrain vague, et même dans une chapelle désaffectée.

La lumière, fera émerger la femme de l'ombre, une lumière qui évoluera au millimètre, au fur et à mesure de la progression de la parole... les mots avancent dans la lumière: " Je m'avance dans la lumière " n'a de sens que dans le défi.

La comédienne attend que le dernier spectateur soit assis, elle attend avant de s'engager dans la lumière, de prendre la parole, elle rentre en lutte, ayant comme seule arme la force de sa voix et de ses mots.

Elle entre dans la lumière crue pour dénoncer la barbarie: les hommes qui tuent, les femmes qui enfantent les hommes qui tuent.

Ce que je veux montrer c'est cette femme qui prend la parole dans la lumière pour dire que l'idéal est faux, et l'homme se tenant dans l'ombre pour dire que l'espérance est vaine.
La comédienne jette sa "prière", "prière sans dieu", "prière furieuse" au visage du spectateur, tous pêcheurs ou coupables.
Une bataille à poings nus seule contre "la corne de la mort".
L'incantation sauvage est vraie, parfaite. La femme s'évanouit dans la lumière blanche, le spectateur est aveuglé par la lumière.

Elle en a terminé, le songe est dit.