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Un jour tout s'illuminera

Sergi Emilano I Griell ( Mise en scène )


: Présentation

Un fait divers. C’est à partir d’un fait réel - un assassinat à Roubaix en 2002 - et des dialogues véritablement prononcés dans le documentaire de Mosco Boucault (aujourd’hui interdit à la diffusion) que nous avons créé cette pièce. « Je cherche à comprendre ce qui s’est produit en eux, pas à juger. Pour moi, ce ne sont pas des criminels. Ce sont mes semblables, des hommes et des femmes qui à un certain moment ont franchi une barrière. Je refuse de réduire leurs vies à ce seul moment. » M. Boucault. Au travers du quotidien d’un commissariat, sans cesse en lien avec des personnes qui ont basculé de « l’autre côté », l’auteur du documentaire, sans complaisance mais avec beaucoup d’empathie, nous donne à voir une certaine France zonarde invisibilisée, qui brûle d’exister.


Sonder les recoins les plus sombres de l’âme humaine pour en comprendre la société. Trois chapitres distincts séquencent notre sujet pour offrir trois dimensions d'une même histoire. Le premier présente les affaires courantes : dépôts de plaintes, l’alliance des policiers avec un jeune du quartier, suspects qui s’accusent entre eux... Ces portraits de « misérables » sont présentés sous l’angle de vue de la police, comme des témoignages à la frontière de l’imposture. Le deuxième chapitre, entièrement resserré sur l’histoire des deux jeunes femmes, prends l’ampleur d’un récit atemporel et cherche à s’emparer du mystère que ce tandem pactise sous nos yeux. D’abord séparées, puis réunies dans une scène captivante qui clôt le dernier chapitre, elles sont amenées à reconstituer la scène du crime, geste par geste, devant les policiers.


Une fable contemporaine sur la misère humaine. Nous parlons de fable pour mettre en lumière la dimension atemporelle de cette histoire et de la misère. Il ne s’agit pas d’une fable avec une morale à la fin. Au contraire, nous prenons le mot fable comme racine d’affabulations, de fabuler. Les personnages passent leur temps à se défendre, et donc à mentir aussi. C’est à dire, à construire un récit qui aurait pu être vrai, qui aurait dû être vrai, dans un monde normal.


L’amplification du réel. Le vrai et le faux sont imbriqués tout au long de notre histoire, le prologue ouvre même le récit par des témoignages de faits imaginaires. La suite de l’histoire est orchestrée par des codes gestuels qui invitent le spectateur à observer l’écart entre ce que les personnages disent et la façon avec laquelle ils agissent, se déplacent et se meuvent. Le travail gestuel propose un fascinant décalage entre les mots et les silences, entre le merveilleux et le sordide, entre le montage et le temps réel. C’est en s’inspirant du montage cinématographique, et du séquençage dans la bande-dessinée, que la mise-en-scène, sans avoir recours à aucun dispositif numérique, propose aux spectateur des habitudes de regards généralement développées ailleurs qu’au théâtre. La volonté de mettre le langage des corps au premier plan signe une mise en scène qui pousse le spectateur à observer et à faire partie de l’enquête. Entre ultra-réalisme et hallucination, les différentes couches de lecture simultanées cherchent à augmenter la sensation de réel.

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