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Prophétique (on est déjà né.es)

Nadia Beugré ( Direction artistique )


: Présentation

En 2020-2021, Nadia rencontre plusieurs membres de la communauté transgenre d’Abidjan. Né.es garçons, iels naviguent entre les genres dans une société qui, au mieux, détourne le regard. Coiffeur.ses le jour, divas des dancefloor la nuit, iels vivent à la fois clandestin.es et terriblement exposé.es, entre circuits parallèles et solidarité et ont inventé des danses bien à eux.elles qui, entre voguing et coupé/décalé, font et défont les nuits d’Abidjan.


Pour les gens d’Abidjan, elles sont les « folles », oubliant que leurs propres femmes, leurs propres filles se font tresser chaque mois dans leurs salons de coiffure.


Après Legacy et L’homme rare, Nadia Beugré poursuit ses recherches sur les questions de genres et d’identités assignées, mais aussi sur ceux qu’elle appelle les « échoués », ceux de la marge, de la périphérie, ceux qu’on rejette ou qu’on ignore. Depuis dix ans, elle n’a de cesse d’interroger la question du rôle dans la famille, la société, l’histoire, les rôles assignées, les rôles que l’on vous donne et ceux que l’on prend… « Un jour, une spectatrice qui m’avait vue dans 10 000 gestes de Boris Charmatz, pièce dans laquelle je suis en string et soutien-gorge, m’a demandé après le spectacle pourquoi j’avais choisi ce 'rôle'. Pourquoi m’a-t’elle posé cette question, moi parmi tous les autres interprètes sur scène (nous sommes plus d’une vingtaine !) et à quel 'rôle' faisait-elle référence ? J’ai compris que quelque chose m’échappait dans le regard que l’on portait sur moi. Car de rôle, je n’en jouais aucun. Mais la perception des gens vous enferme souvent dans des cases, en tant que femme noire sur une scène européenne par exemple, des cases sur lesquelles vous n’avez aucune prise. Ce qui m’intéresse dans ceux ou celles que les gens appellent 'folles', ignorant par-là-même la puissance de la folie, c’est leur incroyable audace à déjouer les rôles d’une société qui en impose à chacun de ses membres, depuis l’enfance jusqu’à la mort.


Dans une société qui voudrait les invisibiliser, ils et elles prennent une place folle, inventant leur propre vie, la mettant en scène, construisant leur propre monde.


Et si la vie est un ring comme me le disait souvent Béatrice Kombé, et bien, ils et elles sont là pour se battre, avec un courage et une créativité incroyables. En cela même, ils.elles ne sont d’ailleurs pas différent.e.s de toute cette jeune génération qui chaque jour, à Abidjan comme dans le reste du pays, doit inventer les moyens de ses propres lendemains. »


Cette pièce sera construite autour de rencontres sur de longues périodes de recherche et de travail à Abidjan. La pièce mêlera des interprètes non-professionnels, des danseurs d’Abidjan et deux interprètes basé.s en Europe.

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