: La pièce
Thème
Deux amis de longue date se sont éloignés. La cause ? Elle demeure incertaine, basée apparemment sur des signes dialectiques de conversation ! En particulier, une certaine façon qu’aurait eu l’un de prononcer « C’est bien, ça ! », avec un ton ….. condescendant ( !), alors que son ami se vantait d’une réussite personnelle.
Les deux personnages, dans une véritable joute verbale, s’attachent à dire et à comprendre d’où vient ce mal, cherchent les mots, et les explications (de nature linguistique ! ) de leur fâcherie.
Dans cette pièce, Nathalie Sarraute donne à voir et à entendre, avec beaucoup d’humour et de finesse, la difficulté à nommer, l’impuissance à trouver le langage de l’indicible, des sensations, des ressentis … des malentendus. Cette pièce est remplie de “non dits“, justement, de sous-entendus qui nourrissent les relations entre les individus.
Contexte
Philippe Carbonneaux et Emmanuelle Laborit ont créé ce spectacle en langue des signes : deux comédiennes mal entendantes sont doublées de deux comédiens, qui portent la parole. Tous les quatre jouent les 2 rôles de Pour un oui pour un non. Deux autres artistes sont sur scènes : une accordéoniste et un altiste. Quant à la scénographie, elle reprend cette idée de dualité : un rectangle noir, comme un ring est le lieu où se joue la confrontation. Un rectangle blanc suspendu au-dessus de la scène réfléchit la lumière des projecteurs. Tout se joue dans ces noirs et blancs.
Ce projet est né d’une volonté d’échange et de partage entre sourds et entendants. Pour Philippe Carbonneaux « la langue des signes a toujours porté un regard neuf sur le théâtre d’aujourd’hui, elle nous re-questionne sur les textes existants et sur la manière de créer. Il s’agit de permettre à cette langue de cultiver sa force artistique et créatrice et de participer à un “théâtre du monde“. »
La création de ce spectacle a été l’occasion de réaliser une adaptation du texte de la pièce en langue des signes. Il a fallu trouver des équivalences au texte de Nathalie Sarraute avec une langue visuelle, et en rendre le silence et l’architecture en points de suspension. Chaque langue trouve sa place dans le jeu de mise en scène. Chacune dévoile sa part de vérité et de compréhension, complète l’autre et la magnifie.
le metteur en scène
Philippe Carbonneaux est metteur en scène et comédien (il a joué entre autre dans Les Balancelles de Catherine Zambon, programmé à la Filature l’année dernière). Sa rencontre il y a cinq ans avec des comédiens mal entendants lui donne l’envie de travailler en langue des signes. Après une première pièce, Antigone, mise en scène par Thierry Roisin, dans laquelle il joue, il décide avec Emmanuelle Laborit de se pencher sur l’écriture contemporaine. Leur choix se porte sur Pour un oui, pour un non de Nathalie Sarraute, pièce qui pose d’emblée la question du langage. Ce projet de mise en scène était de « restituer dans les deux langues tous les mots de Nathalie Sarraute et pouvoir les mener de front sur le même plateau (…) découvrir l’équilibre de la compréhension des deux langues sans que l’une soit la traduction de l’autre. »
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