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Pastime, Carnation, Museum piece

Lucinda Childs ( Chorégraphie )


: Présentation

Les recherches et les expérimentations entamées par la génération de danseurs et chorégraphes au sein de la Judson Dance Theater à New York, aux côtés de John Cage, Claes Oldenburg, Jime Dine, Robert Rauschenberg, Tom Wesselmann au début des années 1960 ont été très significatives pour le devenir de la danse contemporaine. A cette époque, Lucinda Childs a réalisé trois pièces en solo: Pastime (1963), Carnation (1964) et Museum Piece (1965). Au travers de mouvements et d’objets de la vie quotidienne, du silence et du temps élargi, elle a cherché à détourner et faire réfléchir sur les nouvelles conceptions de la danse contemporaine; et celles-ci ont changé pour toujours les générations suivantes.


Dans Pastime (1963), Lucinda Childs explore le rapport du mouvement et de l’objet. Un tissu extensible tendu des épaules à la pointe du pied évoque un petit bateau, un berceau, une baignoire. Ce premier solo composé de 3 parties est une mise en évidence et une mise en abîme des variations qui s’exploraient dans la danse – la verticalité, l’utilisation de l’objet, d’une situation et le renversement. L’interprète attire le regard du public sur le tissu, permettant d’offrir à l’œil toutes les subtilités des mouvements d’un corps. Ce solo est accompagné par une musique de Philip Corner (sa composition résulte de l’enregistrement de l’eau d'un robinet actionné par Lucinda durant la création.)


Carnation (1964) est le résultat d’une décision: concevoir une chorégraphie avec tous les mouvements possibles, exceptés ceux de la danse, et avec des objets que l’on considère comme ordinaires: des éponges, des bigoudis, un sac poubelle... Ces objets sont mis au service non pas d’une histoire, mais d’une méthode. Ce solo est immanquablement le plus connu des solos de Lucinda de l’époque Jusdon.


Museum Piece (1965) tient d’avantage d’une performance artistique ou d’un discours qu’une danse chorégraphiée. Cette pièce déconstruit et transforme la danse. Dans l’idée de l’objet trouvé de Duchamp, Lucinda prend une oeuvre d’art (Le Cirque, un tableau de Georges Seurat), se met à l’intérieur et le décrit dans l’espace non sans ironie.


Au moment de leur création, Lucinda a considéré ces trois solos comme des exercices, des expérimentations. Par la suite, elle a poursuivi son travail chorégraphique en revenant au mouvement pur.
50 ans après, je considère ces solos accesibles et d’actualité. Ils sont des esquisses, des essais qui sont devenus des œuvres majeures dans le monde de la danse contemporaine. J’estime qu’il est important de pouvoir partager ce travail avec le public d’aujourd’hui, non seulement avec les images et les archives, mais aussi concrètement avec un corps dans l’espace et sur la scène – avec mon corps et mon interpretation.

Ruth Childs

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