: Présentation
Dans Outrages Ordinaires l’auteure nous offre un texte quasiment sans point, un enchainement de virgules, une parole en mouvement, qui s'alimente elle-même, sans pause, ni fin, elle est droite, tenue, toujours en suspens, comme un long et grand cris. C'est une parole boulimique, le rythme de l'écriture met en alerte, en haleine. Tout comme le chemin de ces immigrés qui passent les étapes vers "la nouvelle terre", le récit lui aussi "n'a pas le temps" il est actif et sans sentiment, il avance. La parole crée un immense tableau aux multiples couleurs. Les couleurs ce sont les focus sur les histoires d'hommes et de femmes. Dans cette parole d'accumulation; les lieux, les images, les sensations se suivent et sont puissamment précises. Il n'y a pas besoin de "jouer à", ni d'incarner pour l'acteur qui en charge la parole, le texte seul crée les images et transporte. La parole ici est performative. Je suis au Mexique, je suis philippin, je suis en Mauritanie, je suis dans la chambre de madame, je suis dans le lit, je suis dans la cuisine, je suis dans le jardin, je suis mexicain, je suis zapotèque, je suis attaché à la cuisine, je suis ton chauffeur, je suis dans le désert, je ne connais pas ce désert, j'ai payé, des liasses de pesos, de dollars, d'euros, le village a payé, donne-moi quelque chose, je suis dans le désert, peuple dépeuplé, je tremble de fatigue. Julie Gilbert nous perd, il n'y a pas une personne qui parle mais toutes en une. Le texte a donc UNE voix, mais alors qui parle ? La voix de la terre ? La voix de l'écrivain lui-même
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