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N'avoir rien accompli et mourir exténué

Frédéric Bélier-Garcia ( Mise en scène ) , Euripide ( Texte ) , Bertolt Brecht ( Texte ) , Ferdinand Bruckner ( Texte ) , Emile Cioran ( Texte )


: Présentation

Les élèves de 3e année du Conservatoire présentent leur atelier d'été, mis en scène par Frédéric Bélier-Garcia.

« Je vais aller me placer tout armé près de l’autel. »


« La belle mort était, pour Achille et le héros grec, une option majeure de la belle vie, parce qu’elle lui assurait une gloire immortelle, mais aussi parce que la mort héroïque le figera dans l’éclat d’une jeunesse impérissable.


Le héros est alors immortalisé dans la Charis, la grâce versée par les dieux sur les apparences, les paroles, comme un mouvement invisible, qui enveloppe mot, geste, corps, les embellit et les rend plus séduisants. »


Patrick Pharo (La belle vie dorée sur la tranche)




Faire spectacle avec 8 actrices et 5 acteurs… 4 élèves des Arts Décoratifs …
Que faire de nos désirs de belle vie, goût de gloire, désir d’ivresse, de toutes les premières promesses, qui devaient culminer dans nos noces avec la vie, quand le vent se retire de nos voiles ?
Ce spectacle est l’entremêlement et la manigance - le long d’une fête, à dresser, à mener, puis naufrager - de trois pièces qui racontent l’échec d’une noce – l’échec partagé et renouvelé de toutes nos hyménées espérés – noces fictives, noces brisées, noces sanglantes, noces inaccomplies.
Chacune de ses pièces attrape, à sa manière, ce moment, où la promesse du bonheur se défait, se « dé-fête » : la négociation, la compromission, ou la défaite qui s’ensuit.
Ces trois pièces sont Iphigénie à Aulis d’Euripide,où, dans la rêche violence antique, le malheur est la destinée des hommes et de leur démesuré appétit ; Tambours dans la nuit, acte de jeunesse et de justesse de Brecht, où les vies se diffractent entre leur désir de révolte et leur choix du bonheur égoïste ; Et, Maladie de la Jeunesse, tableau de jouvence et de déviation de Ferdinand Bruckner, où la belle vie s'envenime dangereusement au goût de la belle mort.



Trois jeunesses saisies par leur nerf fragile, au moment même où le vent ne vient plus frapper les voiles hissées ; au moment de leur vacillement, de leur indécision, où l’égarement advient.



Nous les montons ensembles, nouées, noyées l’une dans l’autre, comme trois temps, trois humeurs, trois variations d’un même geste, d’une même kermesse de la vie qui se manque.



Depuis Iphigénie et le golfe d’Aulis, les hommes racontent, et le théâtre redresse sans cesse, cette fête qui inlassablement se disperse au vent mauvais.



Nous avons cherché dans le détour de cette grande noce manquée/ratée/gâchée -que le théâtre toujours rebattit – un cheval de Troie pour pénétrer le fond de nos humeurs dont nous ne savons que faire tant que le théâtre n’en a pas fait quelque chose.

Frédéric Bélier-Garcia

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