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Marie Stuart

mise en scène Stuart Seide

: Présentation

Mary Stuart, reine d’Écosse, s’est réfugiée dans l’Angleterre d’Elizabeth I sa parente, qui l’a fait aussitôt emprisonner afin d’éviter qu’elle ne revendique d’accéder légitimement au trône. Elle réclame en vain qu’elle lui rende sa liberté. Les deux reines vont finalement se rencontrer, à la faveur d’une partie de chasse organisée à proximité de l’une des geôles où Mary a séjourné pendant ses vingt années de captivité…


Friedrich Schiller a écrit cette pièce à la langue concise et dense en 1800. Sans ornementation, loin de toute tentation baroque, l’intrigue aux accents shakespeariens est portée par l’énergie du verbe et un duo de comédiennes incandescentes (vues dans Baglady et Classe la saison dernière), qui incarnent avec force ces reines que tout oppose : le rapport au pouvoir, aux hommes, à la sensualité, à la vie, aux contraintes dues à leur condition. 


Au-delà du couple de protagonistes, les personnages secondaires s’opposent les uns aux autres, raison d’État contre éthique, romantisme contre pragmatisme. Poursuivant son exploration poétique d’une dramaturgie de l’épique et de l’intime au travers notamment des relations complexes entre l’exercice du pouvoir et la féminité, Stuart Seide a choisi le duel à mort de deux reines - Élisabeth Ière d’Angleterre et Mary Stuart d’Écosse - et le plus shakespearien des drames de Friedrich Schiller, fondateur d’une dramaturgie allemande renouvelée, en tension entre préromantisme et classicisme.


Deux reines, deux femmes


Mary Stuart. Deux reines. Deux sœurs. Deux femmes. Élisabeth 1ère et Mary Stuart, un couple devenu mythique, deux icônes, mais aussi deux facettes de ce que c’est qu’être femme « de pouvoir », ou simplement femme « au pouvoir », dans un monde gouverné par des hommes. Ces deux personnages ont eu des enfances et des jeunesses exceptionnellement tumultueuses et tourmentées. Chacune a fait face, mais sur un mode très différent de l’une à l’autre. La première (Mary) revendique l’intuition, la sensualité, voire sa sexualité, en se réfugiant toujours dans les bras d’un ou de plusieurs hommes et en s’associant à eux. La seconde (Élisabeth), qui ne peut s’exprimer, exclut toute association fondamentale avec un homme. Le second thème exploré par Schiller dans sa pièce est celui de la liberté et de son contraire, sa privation. D’un côté la prisonnière, contrainte de corps dans le moindre mouvement, le moindre déplacement, de l’autre celle qui, du sommet de la pyramide, doit assumer les contraintes de l’exercice du pouvoir, de la « realpolitik », au prix d’un équilibrage de forces contradictoires parmi ses conseillers et dans l’opinion publique. Élisabeth enfin, pour tenter de gagner sa liberté, se résout à faire décapiter Mary, et pourtant l’Élisabeth que nous découvrons au dénouement, délivrée de Mary, semble plus seule encore qu’elle ne l’avait jamais été, comme si, en exécutant sa victime, elle avait également tué une partie d’elle-même.

Stuart Seide

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