"Elle était faite à parts égales de magie et d’énergie, c’était la reine de Saba décrite par Stendhal. C’était surtout le courage. Elle ne se cherchait ni alibis, ni cautions, elle connaissait l’horreur du monde aussi bien que les professionnels du désespoir, elle ressentait la nécessité de la lutte aussi bien que les professionnels de la justice, mais elle n’avait pas trahi son chant profond. " Chris Marker, à propos de Forough Farrokhzad

Forough Farrokhzad est née à Téhéran en 1934, sous le régime du Shah. Si elle n’a pas connu la révolution des Mollahs et la République islamiste, elle a cherché à vivre une vie libre à une époque peu propice aux femmes. Sa vie a été faite de libérations successives, du joug de ses parents, d’abord, pour épouser l’homme qu’elle aime, puis de son mari, pour pouvoir devenir artiste à part entière, et assumer ses passions. Elle est contrainte, pour pouvoir divorcer, à abandonner son enfant. Cette deuxième rupture la poussera à quitter quelques années son pays. Comme elle le dit dans le poème « prostituée », elle a « quitté les rives de la bonne réputation » et affiche ses amours avec différents artistes. Elle meurt dans un accident de voiture le 14 février 1967, douze ans avant la révolution.

Actrice, réalisatrice, mais surtout poétesse, elle a su dire de manière magnifique le désir féminin. Nous présentons au salon Roger Blin de l’Odéon-Théâtre de l’Europe une première lecture mise en espace d’un spectacle bâti à partir de ses textes.

Nous remercions l’Odéon-Théâtre de l’Europe de nous accueillir. Nous remercions également Marylène Bouland, Jalal Alavinia et les éditions Lettres Persanes.