: Présentation
L’Effacement, est centré sur le premier cercle : le Père, la Mère, la Sœur, le Fils. Les deux personnages en présence sont la mère et le fils. C’est encore une fois de mémoire qu’il s’agit. Celle de la mère. Une mémoire qui s’efface puisqu’elle est atteinte d’une maladie neurodégénérative. S’engage alors pour le fils une course contre le temps, pour dire ce qu’il n’a jamais pu dire à la mère. Le bon et le mauvais. Qu’il puisse aussi se raconter à elle. Lui qui ne lui a jamais rien dit de sa vie. Bien sûr, à la fin, tout cela ne trouvera aucune résolution. Le tout pour lui est de dire. Face à la maladie neurodégénérative de la mère et dans les rapides changements irréversibles qu’elle a opéré sur elle, j’ai tout de suite pensé que cette maladie était une des seules qui vous contraint à faire le deuil d’une personne alors qu’elle est encore vivante. Dans ce presque monologue du fils, puisque la mère ne parle quasiment plus, tout ce qu’il lui dit résonne pour moi comme une sorte de kaddish : La longue prière qui accompagne les morts chez les juifs. Il me semblait important de faire figurer une dimension onirique dans ce texte. J’ai donc souhaité y accorder une place aux rêves ou aux cauchemars, c’est selon. Les proches sont souvent obligés, face aux comportements irrationnels des malades, d’entrer dans une acceptation de ces comportements, pour ne pas les blesser. Face à ces morsures du réel qu’ils vous infligent bien involontairement, le « rôle » qu’ils vous contraignent à jouer n’est pas sans danger, les blessures sont profondes, ce qui est consciemment ignoré le jour, ne peut plus être contenu la nuit.
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