: Présentation
Celui qui tombe tout seul,
Tout seul il reste tombé,
Et de son âme il ne fait pas grand cas,
Puisqu'à lui seul il la confie.
Et celui qui tombe aveugle,
Aveugle, il ne se relèvera pas seul ;
Et s'il se relevait seul,
Il prendrait un chemin qui ne convient pas.
JEAN DE LA CROIX
Didier-Georges Gabily ouvre L’Au-Delà par ce poème de Jean de La Croix. Cet exergue éclaire cet écrit-récit qui fait se rencontrer la figure universelle d’Oedipe et celle des mendiants.
L’Au-Delà commence par une nouvelle histoire de chute. Nous suivons le regard d’un homme à la dérive, sa courbure, sa démolition aux côtés d’autres individus que la communauté protectrice n'intègre plus dans sa fonction d’hospitalité. Une vie jetée dans l'ombre court après son propre jour. Depuis la fragile dignité du nom reçu des mendiants, Silencieux porte une parole homérique. De sa quête dans la nuit, il reçoit la parole - tels des aveux - de ceux à qui on ne donne plus voix, les dézingués, les naufragés. Les écouter, accueillir leurs paroles et les transfigurer lui permettra de garder sa taille d’homme.
Des histoires de chutes et de relèvements, ça doit pouvoir encore s’écrire pour ceux qui peuvent encore le dire à ceux qui peuvent encore l’entendre, disait Didier-Georges Gabily.
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