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Ismène

mise en scène Marion Coutarel

: Présentation

Un soir d’octobre 2019 : dans la galerie Insolentia, lors de la première soirée du festival Magdalena, le public serré – oui déjà un temps révolu – était suspendu aux lèvres d’Ismène, de Mama Prassinos. La lecture du texte de Carole Fréchette nous emmena alors aux confins du mythe, de la tragédie, de l’idée de justice et de la relation entre deux sœurs.
C’est ce soir là que je me suis dit qu’on ne pouvait pas en rester là.


Carole Fréchette a écrit une première version d’Ismène, que Mama Prassinos a lu au Théâtre du Rond-Point à Paris, au printemps 2018 et qui a été publiée.
Depuis que nous lui avons fait part de notre envie de porter Ismène à la scène, Carole Fréchette s’est remise à l’écriture. L’autrice, habitée par ce personnage, a besoin d’écrire encore et encore pour faire entendre une voix tue, pour aborder la tragédie intemporelle sous l’angle de l’intime.


Figure de la résistance qui s’érige contre l’ordre établi, Le mythe d’Antigone n’a cessé d’inspirer auteurs et metteurs en scène depuis l’écriture du mythe de Sophocle, vers -440 avant J-C. en Grèce antique.


Où il ne s’agit pas d’opposer les deux sœurs mais faire entendre la parole d’Ismène


« Chère Ismène, ma sœur, toi qui partage mon sort... » dit Antigone en ouverture de la tragédie de Sophocle. Ces deux figures féminines, Antigone et Ismène, sont liées par la famille, le destin et pourtant elles semblent être le contraire l’une de l’autre.


Antigone choisit la mort, Ismène choisit la vie.
Là où Ismène, animée par un principe de réalité, se résigne, Antigone au contraire se rebelle et défie Créon.


Au nom de quoi Antigone s’engage-t-elle ?
Au nom de quoi Ismène existe ?
N’est-elle là que pour servir de faire-valoir à sa sœur, mettre en valeur le courage et la détermination d’Antigone ?
Quelle est sa version de l’ histoire ?
Qu’a-t-elle à nous raconter, elle qui a grandi entourée des héros de tragédie grecque dont tout le monde se souvient ?
Pourquoi a-t-elle besoin de revenir sur ce passé ?


Le geste et l’idée de (faire) justice


Avec Antigone naît une des figures les plus incandescentes de la rébellion : une jeune femme à peine sortie de l’adolescence, dont le crime est d’avoir jeté une poignée de terre sur la dépouille de son frère.


Dans une sorte de contagion de l’héroïsme, Ismène s’accuse elle aussi, lors de la scène de confrontation avec Créon et Antigone, d’avoir accompli ce geste. Mais Créon ne l’entend pas et Antigone le refuse.


Quels sont les rôles que l’on joue, que l’on nous fait jouer, que l’on ne peut plus quitter ?
Est-ce qu’Ismène réclame le châtiment pour un crime qu’elle n’a pas commis ? Comment se construit-on une identité ?


Existe-t-il une autre sorte d’héroïsme en marge des honneurs et de la gloire ? Quels actes, quelles paroles et quelles attitudes face à l’injustice?


En ces temps agités, Ismène résonne fort parce que c’est du théâtre, parce que le texte de Carole Fréchette est beau, accessible et profond, parfois drôle ; parce qu’il n’est pas si simple d’agir conformément au désir qui nous habite et de savoir dire non ; parce qu’à 20 ans, j’étais fascinée par Antigone et j’avais besoin d’héroïne ; parce qu’aujourd’hui, j’ai envie d’entendre Ismène et de pouvoir dire non à l’ordre social, politique, sexuel d’une autre façon.

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