: Note d'intention
Comme un clin d'oeil à la pièce de Jacques Rampal Célimène et le Cardinal, Irrésistible
de Fabrice Roger-Lacan pourrait avoir pour sous-titre : Célimène et le Procureur.
En effet, les deux personnages de la pièce ont de nombreux points communs avec ceux de
Molière : Alceste et Célimène. Tout comme l'homme aux rubans verts, "Lui" n'envisage sa
relation à "Elle" que sous la forme d'une passion exclusive et tyrannique, de la fusion totale
des corps et des esprits. Même tentation "cannibale" de réduire l'autre, de le déshumaniser,
pour mieux se l'approprier, l'engloutir.
« Celle que j'aime, m'aime-t-elle ou ne m'aime-t-elle pas ? ». L'inquiétude naît de
l'ignorance ou plutôt, de l'absolue incertitude de la réponse à la question posée.
« Dites la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ! ». La formule des tribunaux est mise en
application dans ce dialogue amoureux à deux. À l'heure où la vertu, la transparence sont de
mise (voir les scandales qui secouent nos sociétés et les remèdes envisagés), on soupçonne
les risques possibles, les dérives, qu'une telle exigence peut engendrer.
Cette tentation de "pureté absolue", qui se revendique dans le domaine politique, dans le
domaine religieux, ou dans la relation amoureuse qui nous occupe ici, n'est-elle pas en
définitive l'expression d'un instinct de mort ?
Claude Vuillemin
avril 2013
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