«Bonsoir. Je voudrais commencer avec quelques phrases de Bertolt Brecht: "O malheureux, ils torturent l’un de nos frères mais nous fermons les yeux. Il rougit de douleur, mais nous restons silencieux. Le bourreau regarde autour de lui, cherchant sa prochaine victime, mais nous nous disons : à nous ils ne feront rien puisque l’on reste immobile" »

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Esodo, à travers le langage de la danse et de la poésie du geste explore la réalité difficile des extracommunautaires et tente, par une métaphore poétique, de tendre la main.

Les paroles de Brecht, de sutra del Loto, de Primo Levi, de la Bible, de Charlie Chaplin, de Pier Paolo Pasolini, de Nichiren Daischonin nous invitent à une réflexion sur la guerre, l’exil, la perte.

Des paroles qui racontent l’exode, de ceux qui ont été chassés de leur terre, de ceux qui fuient une dictature, de ceux qui ont une âme et un corps différents, de ceux qui ont laissé un handicapé, de ceux qui ne savent pas où aller, de ceux qui ont peur de la mort.

Besoin de se sauver dit Pippo Delbono. Pour survivre, pour se souvenir, raconter.

Mémoire et récit sont dits par des acteurs, sur un plateau de décombres, de maisons détruites. Ils ont la voix d’un enfant, claudiquant, qui parle de son pays, loin dans le désert, d’une jeune albanaise qui ne peut oublier les noms.

Besoin de se sauver avec les paroles de Primo Levi. C’est le moment du témoignage, de la difficile vérité à dire. C’est un palestinien qui dit, en arabe, les paroles élémentaires de la vie, de l’eau, de la terre, de la maison et dit Beyrouth, la peur.

Dans l’apocalypse des hélicoptères, un prisonnier est torturé. Nouveaux acteurs et anciens, tous parlent le même langage. Le langage de celui qui souffre mais qui ne se rend jamais