Avec délicatesse et poésie, le spectacle emporte les tout petits dans un rêve éveillé, celui d’une petite fille, sorte de princesse au petit pois juchée sur ses quinze matelas superposés, comme sur une île luxuriante aux inquiétants rivages. Jouer, danser, crier de rage ou de plaisir, tomber même jusqu’à s’écraser par terre dans un grand fracas, tout s’y passe. Entre veille et sommeil, le chant et le son cristallin des boîtes à musique accompagnent les premiers pas. Tout près du ciel, elle dort. Ce chant qui s’échappe de ses lèvres, doux comme un murmure, évoque Mozart.

Tout près du ciel, elle dort.
Ce chant qui s’échappe de ses lèvres, doux comme un murmure, on dirait du Mozart.

Non loin de là s’affaire celui qui rassemble la matière de ses rêves.
Elle ne le voit pas.
La nuit est pleine de mystères.

Une ombre passe sur son visage.
La voilà qui rit à présent.
Puis colère et tempête. Elle met tout à terre.
Les émotions la chavirent. Le ciel aussi se déchaine.

Elle se relève, se hisse sur la pointe des pieds.
Le ciel s’éclaire.
En équilibre fragile entre veille et sommeil, elle avance.

Elle chante à pleine voix maintenant.
Lui aussi chante. C’est du Schubert.
La nuit est pleine de mystères.
On dirait qu’elle a grandi.