À l’origine, c’est la lecture de LA MORT DU JEUNE AVIATEUR ANGLAIS qui a motivé la rencontre et l’existence même de ce spectacle. Au fur et à mesure du travail, il est devenu pertinent d’y joindre ÉCRIRE. Le premier, est cet élan spontané, cette confidence sur l’évènement de cette tombe que M.Duras découvre. Tout ce qu’elle lui renvoie, ce qu’elle suscite et réveille chez elle; qu'elle confie à Benoît Jacquot, qui filme. Et ces paroles sont devenues par la suite un ouvrage, comme un recueil, comme un écrit qui semble tout droit sorti de sa main. Un écrit typique à la Duras en somme. ÉCRIRE tient du même ressort, provident de cette même parole. Et raconte cette solitude que l’écriture exige, ce poids de la solitude, nécessaire et vitale. Et la maison qui s’y joint. Et le silence qui entoure cette maison. La folie de fait qui rode autour de cette maison, de cet isolement, cette solitude.
Un an après la création de cette lecture théâtralisée, c’est autour de ÉCRIRE que nous avons axé l’essentiel du travail et de la représentation en ne gardant que l’évènement de LA MORT DU JEUNE AVIATEUR ANGLAIS comme point de départ.
Cette lecture est à deux voix. Celle de l’auteur d’une part, et celle de l’écrit d’autre part ; plus mystérieuse, moins définie. Est-il le jeune aviateur anglais ou le jeune frère Paul mort, ou autre chose ? Peut-être tout ça à la fois…