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Dieu reconnaîtra les siens

+ d'infos sur le texte de Bertrand Sinapi
mise en scène Bertrand Sinapi

: Présentation

L’apocalypse est survenue. Jean a survécu, il s’est laissé guider par un message radio jusqu’à la porte fermée d’un camp militaire désormais vide. Autour de lui tout est détruit, il ne reste que les ruines de ce qui fut … Entre instinct de survie et questions métaphysiques, le contexte de fin du monde offre une suspension forcée du temps, poussant les individus aux limites de la compréhension, aux limites de leur humanité. Plongée jusqu’à l’obsession dans la musique de l’opéra Don Giovanni de Mozart, interprétée en live, cette création poétique et fantasque, pourtant ancrée dans le réel, se sert de la catastrophe pour rouvrir le champ des possibles, pour déplacer le regard et repenser notre situation. Comment, au sein de la crise du monde, puis-je continuer à désirer et à confronter mon désir à celui des autres ? Quels manques sont nos mobiles pour agir ? Qu’est-ce que c’est vraiment que cette chose que nous avons en nous et qui nous pousse à vivre malgré tout ?


Sur fond de crises financières, d’attentats terroristes, d’ouragans, nous constatons l’avancée de la pensée catastrophiste, qu’elle s’exprime dans la crainte du déclenchement d’une guerre mondiale, d’une attaque nucléaire, de l’effondrement des États ou de la fin du monde. Au milieu de cela, un groupe disparate de personnes existe ; ceux qui réfléchissent à l’apocalypse non pas comme une fin en soi mais comme l’unique possibilité de créer un autre monde, ne pouvant changer celui qui existe. Qu’est-ce qui se montre du monde là-dedans ?


Face à la catastrophe, les questions existentielles et métaphysiques remontent. Et c’est cela qui nous intéresse, cette suspension forcée du temps, cette loupe parfaite pour ausculter les rapports au sein d’un groupe de personnages. La catastrophe, la destruction et la création, l’ordre et le désordre, se succèdent de façon cyclique et sont à l’origine des mythes constitutifs de nos sociétés.


C’est ainsi que l’imaginaire collectif donne forme et vie à des divinités ambivalentes, en marge, souvent inquiétantes, imprévisibles ; qui se transforment parfois en dieux ou en héros. Elles perturbent, transgressent, subvertissent. Leurs faits et forfaits sont à l’origine des grandes fables qui hantent la conscience humaine.


Deux de ces figures, celle d’un diable fantasque et amusé et celle de Don Giovanni comme revenu des enfers où Mozart l’a plongé, se promènent dans notre récit au sein de ce lieu de la catastrophe, cet endroit qui se révèlera être celui de l’oubli. Don Giovanni sera le seul dans cet endroit à ne rien oublier, à ressasser sa propre histoire, jusqu’à l’obsession.
Et la musique de son opéra constituera la "bande sonore " de notre spectacle, la "bande sonore" de ce monde qui se dissout.


« C’est en m'appuyant sur certaines de ces grandes fables - Faust, Le Maître et Marguerite, l’opéra Don Giovanni, l’Apocalypse de Saint Jean… - que j’ai écrit Dieu reconnaîtra les siens, sur les principes du collage, du palimpseste, de la variation qui sont les gestes de mon écriture. »
Bertrand Sinapi

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