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Die Goldenen letzten Jahre (Ces Merveilleuses dernières années)

+ d'infos sur le texte de Sibylle Berg
mise en scène Schirin Khodadadian

: La Pièce

Spectacle en allemand surtitré


Chroniqueuse de la misère banale, douée d’un vrai sens du grotesque et de l’humour noir, témoin des abus d’une société tournant jusqu’au vertige autour d’elle-même, Sibylle Berg est une observatrice lucide de nos faiblesses humaines. Épargnant à son public tout moralisme rigide, elle opte pour la farce et un genre hybride. Dans une sorte de vaudeville, elle réunit quatre losers qui se sont connus à l’école et qui passent en revue une existence rythmée par toutes les formes de l’exclusion sociale – jusqu’à ce qu’au final, l’auteure leur accorde malgré tout une forme de bonheur dans « ces merveilleuses dernières années ». Ceux qui n’ont rien à perdre trouvent finalement un apaisement dans un environnement qui vieillit comme eux – mais bien plus difficilement. Uwe, Bea, Paul et Rita souffrent de déformations physiques et sont d’une naïveté effarante. Ils sont réduits à des emplois marginaux qu’ils perdent régulièrement, et ne trouvent pas leur place dans la société. Mais qui définit la norme, qui prononce le jugement d’anormalité ? Les quatre personnages font apparaître en négatif le dictat imposé par les valeurs mises en avant dans la société d’aujourd’hui : beauté, réussite sociale, reconnaissance publique, enrichissement… des valeurs qui avec l’âge s’avèrent souvent fragiles. Pas de misérabilisme social dans cette pièce, mais un humour désabusé de la part des personnages. Et un grotesque assumé et souligné par la mise en scène de Schirin Khodadadian : les comédiens, tels des bêtes curieuses empaillées devant le tableau mural d’une étrange jungle, ne s’adonnent pas à une lecture psychologique approfondie. Le regard de l’auteure, dénué d’une pitié trop facile, trouve un écho dans la caricature et dans le jeu délibérément excessif. Entrecoupés de chansons, les souvenirs amers des quatre outsiders dévoilent ainsi le potentiel subversif de ceux qui se sont toujours fait avoir.

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