Il y a le rêve. L'ambition. Puis vient le grand saut, suivi de près par la défaite.
L'humiliation. L'ego en souffrance. Et pourquoi pas l'amour ? Tomber amoureux, sans en avoir vraiment le choix. Être à deux, soudés, jusqu'à parfois en devenir médiocres et hypocrites, mais tout ça ensemble, pour toujours. Besoin d'exister, au point d'en oublier l'autre. Les responsabilités tombent dans l'oubli. Alors la négligence s'impose en silence…

Voici la danse acharnée de trois âmes désemparées face à un cruel manque d'amour. Ici la parole sera prise pour tous ceux qui n'y croient plus, pour tous ceux qui n'attendent que ça, et pour tous ceux qui ne font que chercher le soulagement. Éternels combattants contre nos blessures narcissiques, faîtes que nous puissions nous aimer jusqu'au bout, pour le meilleur, mais surtout dans le pire. C'est ici que nous sommes : à l'endroit où le remède se trouve dans le poison.

« Ce qui me revient de droit », c'est justement la question de l'ego. Ce que l'on exige de la vie. Ou plutôt, ce que la vie nous doit : l'amour, la reconnaissance, le pardon, la justice. A cet instant, et pour toujours.
La Comédienne, la Mère, le Fils. Trois êtres qui s'aiment, se rejettent, et s'étouffent. Leurs combats sont nobles, mais sont-ils légitimes d'être libres ? A leurs yeux, ils ont décidé qu'ils méritaient de l'être, peu importe leur crime. Alors ils se débattent et convoquent tous ceux qui pourraient les entendre : les spectateurs, l'humanité, et parfois Dieu, pour tenter le tout pour le tout.

C'est une histoire de « passion » : pour le théâtre, pour le couple, pour sa propre survie. Quelques fois leurs mots ne veulent plus rien dire. C'est alors qu'ils se dressent, victorieux, sur la colline de leurs regrets pour tenter d'atteindre la lumière. Ils dansent, chantent, s'épuisent, pour tenter tant bien que mal de recevoir la justice qui leur est due. Confrontés au drame, ils errent dans trois espaces : le premier, celui de la maîtrise et de la bienséance face au reste du monde. Le second est dominé par leurs exigences et leur besoin narcissique de briller aux yeux de tous. Et enfin, le troisième espace est un lieu traître : celui où plus aucun contrôle n'existe, aucune règle, aucune empathie. C'est alors que seules leurs pulsions ont l'ultime parole.

Qui est condamnable ? La Comédienne qui se bat avec courage pour atteindre ses rêves, coûte que coûte ? La Mère qui a déjà trop souffert dans cette existence ? Ou alors le Fils qui veut juste être aimé, au moins une fois ?
Est-ce un drame ? Ou alors est-ce la pièce maîtresse de leur vie qui leur permettra de grandir, enfin ? Ils sont si près de l'envol. Quelle âme se libérera pour de bon ?