J’ai eu l’occasion d’être comédienne dans plusieurs projets très différents : des spectacles jeunes publics, des formes de rue, des performances artistiques, du théâtre contemporain, des pièces classiques… Mais ils avaient tous un point commun : la création, qu’elle soit autour d’un texte ou d’une thématique, durait au moins un an. Le temps de passer au plateau, beaucoup d'événements s’étaient passés et il me semblait manquer d’instantanéité dans mon travail. Le principe de Capsules est d’être dans l’instant présent : avoir la possibilité de travailler sur ce qui nous traverse maintenant, et de confronter cette pensée au public sans attendre. Aussi, depuis plusieurs années, la notion de collectif, qui m’a toujours animée personnellement, devient inhérente à mes convictions professionnelles, au sein de Cris de l'Aube notamment. Il me fallait un cadre afin de réunir plusieurs artistes aux compétences diverses autour d’un même projet, un concept qui permettrait de mélanger différents univers, de les confronter, de les assembler. Partir de l’imaginaire collectif s’est alors imposé : le concept de Capsules est d’avoir pour point de départ une histoire connue de tou.te.s, qu’elle soit réelle ou fictive. De cette manière, chaque artiste peut facilement se représenter le projet autour duquel il.elle va travailler. Mais le parti pris est de raconter cette histoire du point de vue d’un témoin inconnu, témoin qui représente à la fois l’auteur.ice, le.la comédien.ne et la metteuse en scène de la capsule. Il est important pour moi de ne pas intervenir dans le travail de l’auteur.ice. Nous nous mettons d’accord sur l’histoire-support, sur le sujet que nous souhaitons aborder et sur les contraintes. Sauf quelques coupes et retours si cela impacte le rythme au plateau et/ou crée des problèmes de sens, le texte reste tel que l’auteur.ice l'a voulu. C’est la première étape de la création collective.

Aurélie Ramat