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Bouh !

+ d'infos sur le texte de Mike Kenny traduit par Séverine Magois
mise en scène Simon Delattre

: Présentation

Bouh ! est une pièce écrite avec une langue simple et efficace. Une économie de langue absolue dans laquelle Mike Kenny se met à « ras d’enfance». C’est ce qui m’a énormément touché à la lecture du texte. Une sorte de double huis clos, une alternance entre le parc où jouent deux enfants, et la maison où vit Bouh, le dehors et le dedans.
Les personnages sont vifs, les associations d’idées toniques, une pièce qui se déroule vraiment toute seule, malgré une construction et des enchâssements dramaturgiques complexes. La mise en place de deux groupes isolés qui ne se rencontrent que très peu est une aubaine pour le marionnettiste que je suis, et le regard que je peux poser sur ce texte.
Dans la pièce, il est question du gonflement d’une rumeur à travers la ville concernant Bouh, que personne ne connaît vraiment,mais qui est le support des fantasmes de tous. « Les autres enfants se mirent à l’appeler Bouh, même si personne ne se souvenait si c’était parce qu’il avait peur d’eux ou qu’ils avaient peur de lui. »
Dehors. Deux enfants jouent à se faire peur devant la maison de Bouh qui vit avec son frère. Les adultes ne sont suggérés que par le biais de craintes concernant la disparition d’une petite fille : Kelly Spanner (journaux, télévision ronflante chez la voisine du dessus, fenêtres dotées de rideaux pour épier...).
Bouh n’est pas une personne « normale », mais remplie d’obsessions, à travers lesquelles on comprend son autisme : les itinéraires, découper des articles de faits divers pour les coller dans un grand cahier, ne manger que des haricots, s’occuper des enfants... C’est précisément cette obsession qui va faire enfler la rumeur. Au fil de la lecture on découvre aussi que Bouh est un adulte. « T’es exactement comme un enfant. Tu n’es pourtant pas un enfant. »
C’est ici que tout bascule, le voisinage va voir dans le rapport que tisse Bouh avec la petite fille du parc, un potentiel danger pour l’enfant. La candeur des personnages fait naître des situations tantôt comiques tantôt d’une extrême cruauté. Mike Kenny ne se repose pas sur un apriori concernant les enfants. J’apprécie qu’il soit permis d’aborder un propos si complexe à destination du jeune public et c’est précisément cet enjeu qui stimule le jeune metteur en scène que je suis.

Simon Delattre

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