À ouverture de saison exceptionnelle, retour hautement symbolique : la chapelle de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, rendue au théâtre après avoir été investie par nombre d’artistes plasticiens, de Christian Boltanski, Tadashi Kawamata, Bill Viola, Anish Kapoor, Anselm Kiefer, Nan Goldin à Alexandre Ponomarev. En 1975, Klaus Michael Grüber l’avait arpentée avec un Faust entré dans la légende ; c’est maintenant au tour de Robert Wilson de créer, dans son architecture recueillie, un spectacle unique, chorégraphié par Lucinda Childs pour quatre danseurs, sur les Sonates et partitas pour violon seul de Bach, qu’interprète celle qui fut, en alternance, le virtuose Einstein d’Einstein on the Beach lors de la tournée du spectacle entre 2012 et 2014 : Jennifer Koh. Bach, dont elle a sondé l’« au-delà » dans trois albums célèbres (Bach & Beyond), deviendrait-il l’avenir de Philip Glass ? Et ce spectacle, le contrepoint vital – vulnérable et d’autant plus salutaire – au rite de la Passion selon Saint-Jean naguère magnifiée par Robert Wilson ?