Roland Schimmelpfennig, Claudia Stavisky
Créé en 2011
Avec : Joris Avodo , Stéfany Ganachaud , Déborah Marique , Laurent Nouzille , Samuel Réhault
Une coupure d’eau étrange, un ascenseur en panne, une porte qui se referme derrière
soi, un homme qui se décide à venir parler à la voisine d’en face, et la mécanique bien
huilée du cours des vies de cinq habitants d’une cité X s’enraille.
Une nuit arabe est une pièce qui met tout d’abord en scène le quotidien d’un
immeuble, puis, ce qui va de pair, la folie, l’onirisme et la poésie qui naissent de ce qui
nous paraît trivial, immuable, dépourvu de tout imprévu, mais qui ne tient finalement
qu’à un fil. Il suffit parfois d’un grain de sable pour que l’on perde notre habilité à
contrôler chaque évènement de notre vie.
Il y a une sorte de formule magique au début de cette pièce : « Je me demande ce qui
se passerait si, pour une fois, elle se réveillait en pleine nuit. » Effectivement cette nuitlà
rien ne se passe comme d’habitude. Comme des enfants qui démarrent un jeu par
cette petite phrase « on dirait que tu étais ceci, cela…. », les personnages se laissent
prendre par l’espace du rêve, et parce que ce ne sont pas des enfants, par leurs
fantasmes aussi. Ces fantasmes oubliés, refoulés, justement grâce à la routine que l’on
installe dans nos vies pour mieux les maitriser, que se passerait-il si on les laissait nous
envahir ?
Chloé Brugnon