: Premières notes de mise en scène
Par Benoit Giros
Tout est danger dans l’univers de Pierre Notte. L’autre, le monde extérieur, mais aussi soi-même. On n’est jamais confortable dans son univers.
La scène sera donc dangereuse. Des objets tomberont des cintres. Des liquides divers goutteront sans cesse sur le plateau. Des couteaux, des aubergines, des bouteilles de chablis et aussi, finalement, des pansements.
On glissera au sol sur des verres cassés et des légumes pourris.
Il faut que le spectateur ressente ce danger, le suive pas à pas comme il suivra pas à pas la rencontre des deux hommes.
Mais aussi tout se révèle sans cesse faux dans l’amour vu par Pierre Notte.
Tout s’effondre, s’ouvre sur un autre abîme caché derrière le premier.
Il faudra donc des faux-murs et des fausses portes. Des décors de pacotille.
Un théâtre en ruines peut-être.
D’abord les deux protagonistes se rencontrent au café puis chez eux puis dans des boîtes échangiste puis dans leur intérieur. Leur intérieur. L’ouvrent-ils à l’autre? C’est toute la question. Tout est mouvant tout le temps. Tout est sans cesse remis en question. Le lieu n’est jamais le même.
La pièce est une énigme. Comment s’aiment-ils? Pourquoi restent-ils ensemble?
Qu’est-ce qui les retient? L’habitude, la haine, le sexe, le travail?
Derrière quelle folie se cache l’amour entre ces deux-là?
Est-ce que le théâtre ne serait pas l’ultime vérité?
Celle qui permet à deux êtres qui se cachent, ont peur et que rien ne rassemble de se rencontrer dans leur nudité, leur vérité?
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.