: Présentation
Timon d’Athènes s’apparente à une parabole, et la mort du héros à la fin de la pièce ne suffit pas à en faire une tragédie. Je veux l’aborder comme une comédie noire, grinçante. Ce personnage qui ne connaît pas la mesure, qui explore les extrêmes, se place à la limite du sublime et du grotesque, du grandiose et du ridicule.
Cette pièce est fascinante par sa radicalité : très moderne, non seulement parce qu’elle traite d’argent et d’économie, mais parce que elle pose de vraies questions quant à la nature de nos comportements en société, et sur l’origine de la violence. Dans Timon d’Athènes, la violence n’est pas sanglante ; elle n’est donc pas aussi visible que dans les pièces historiques mais elle revêt, comme dans nos sociétés modernes, des formes beaucoup plus insidieuses : le pouvoir corrupteur de l’argent et les dérives de la finance.
Les références au cosmos sont très nombreuses : en décrivant les relations économiques et politiques dénaturées de la société athénienne (avarice, avidité, parasitisme, flatterie, mensonge…), Shakespeare montre que par leur perversion, les hommes sapent les fondements mêmes de leur société et s’éloignent d’un modèle cosmologique. L’enjeu est le suivant : d’une relation saine à l’économie dépendent l’ordre du monde et le devenir de la planète.
L’intendant Flavius incarne l’espoir. C’est le seul personnage constructif de cette pièce ; il bâtit sa maison avec l’or que Timon lui a donné. C’est un symbole fort : il montre que la valeur de l’argent dépend de l’usage qu’on en fait.
Cyril le Grix
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