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J'écoutais le bruit de nos pas

mise en scène Mathieu Desfemmes

: Note de présentation

Deux textes entrent en résonance


Il y a cette phrase au milieu du texte d’Eduardo Pavlovsky (La mort de Marguerite Duras) au moment où le boxeur, enrôlé pour les basses besognes du régime (dictature militaire argentine de 1976 à 1982), rompt son contrat. Il est rossé à son tour mais parvient à s'enfuir. Et dans sa fuite, le bruit des pas de ses poursuivants, mêlés aux siens, l'assaillent. Ils continueront à résonner longtemps après. Difficile de saisir ce qui se joue là. Sans doute un mélange de peur, de fascination et de culpabilité.


Un lien trouble avec le bourreau, avec la violence sans visage du pouvoir, qui affleure dans l'emploi de ce « nos » étrange. Ce titre générique - J'écoutais le bruit de nos pas - induit un lien entre la fiction très libre d’Eduardo Pavlovsky et celle de Liscano, où l’expérience vécue affleure (Le rapporteur). Et ce n'est pas forcer démesurément l'histoire (et la géographie) que de le faire. La période (Carlos Liscano a été incarcéré de 1972 à 1985 à Montevideo, Uruguay), la nature du régime et le continent concerné, la langue, tout relie ces deux textes. Deux trajectoires parallèles, en but à la violence politique. Deux textes qui dénoncent à leur façon la stupidité et l'arbitraire du pouvoir. Si Carlos Liscano emprunte ses armes à Kafka, Eduardo Pavlovsky, acteur de formation, puise son inspiration dans les ressources du corps et de l'inconscient.


La solitude


Ces deux monologues sont deux solitudes, celle de la vieillesse et celle de l’incarcération. Ces deux hommes se fabriquent un monde à partir de leurs souvenirs et de leurs souffrances. De leur solitude, ils ouvrent des fenêtres pour aller vers un monde plus vaste que leur huis clos quotidien.


Le temps


Chez Carlos Liscano le temps n’existe plus - on lui enlève - et pour continuer à vivre il se raccroche à une heure fixe.


Chez Eduardo Pavlovsky, le personnage définit le temps de sa propre mort.

Marc Soriano

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