Qui est Jackie Kennedy ? Une silhouette mince et brune, dont nous nous souvenons tous. Peinte par Warhol, égérie d’une jet set particulièrement glamour, elle reste une figure de la modernité. Ce qu’on sait d’elle ? Finalement très peu de choses, si ce n’est qu’elle a révolutionné la silhouette féminine avec ses tailleurs qui gomment la taille et dévoilent les jambes. Mais derrière l’image, qui est la femme ? On est saisi par la violence qui sous-tend le monologue de Jackie, un texte à l’écriture puissante, sèche et corrosive d’Elfriede Jelinek, auteur de La Pianiste et prix Nobel de littérature en 2004. Une fois de plus, elle explore la névrose et la brutalité, en mettant en évidence les rapports de forces socio-politiques et leurs répercussions sur les comportements sentimentaux et sexuels.

Entre corps et paroles, sons, vidéos et lumières, Anne Théron et Claire Servant interrogent l’histoire de cette femme qui a disparu derrière son image. Sur le plateau, une comédienne et une danseuse nous ramènent à la crudité d’un être conduit à la soumission. Le pire, c’est que c’est parfois très drôle. Ou très beau. Mais toujours scandaleux.