"Hacia la alegría", extraits
Un marathon intérieur. Avec le physique d'un dieu des forges, Pedro Casablanc se révèle coureur de fond et s'empare de l'épreuve d'endurance, introspective et néanmoins éclatante, que lui propose Olivier Py. Une course à l'abîme, qui commence à l'intérieur d'un appartement pour aboutir dans les ordures refoulées à la périphérie de la ville. L'homme qui court, un architecte au faîte de son oeuvre, chemine à travers les rues, gratte le vernis de sa réussite, se déleste de ce qui le constitue et l'encombre. S'il emprunte la trajectoire d'un exil ou d'une chute, son parcours s'avère plus proche de la reconquête, de l'ascension. Le questionnement politique sur la ségrégation sociale de la ville, les formes de la reconnaissance, la place de l'art dans l'espace public préparent une expérience mystique, existentielle, la découverte d'une énergie primitive et brute. Olivier Py a trouvé en Pedro Casablanc la force virile et terrestre nécessaire pour ancrer, dans la matérialité du plateau, le premier chapitre de son roman Excelsior. Chapitre traduit pour la scène en espagnol, langue dont la percussion rythme concrètement, accompagnée par un quatuor à cordes, la course poétique d'un homme vers la joie.