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Blanche, la nuit

+ d'infos sur le texte de Filip Forgeau
mise en scène Philippe Flahaut

: Intentions de mise en scène

Une envie de réunir une équipe artistique avec laquelle j'ai déjà travaillé. Vincent Dubus, Kévin Pérez et Marie de Neiges Flahaut, un trio de comédiens qui a joué 150 représentations de « ULYSSE » (dernière création jeune public de la Compagnie Création Ephémère -2008). François Tomsu, scénographe de la dernière création : « Fédérico(s) » (2012), Mickaël Vigier régisseur lumière, fidèle compagnon depuis 2002, Hélène Bertrand costumière de « Celui Qui...Clin d'oeil à Samuel B. » (2012). Et puis il y a la rencontre récente avec le cinéaste Fabien Camaly. Tout ce petit monde se réunira autour de « Blanche » début septembre 12 pour poser les premières pierres. Deux résidences de création, l'une à « La Fabrick » de Millau (12) l'autre à « La Maison de la musique » de Carmaux (81).


Déjà, des images des couleurs, des voix m'apparaissent, une musique, des croquis... Tout commencera par un film. On y verra Blanche vivre une journée ordinaire. Une journée de classe avec un instituteur handicapé sur un fauteuil roulant, un épicier qui renverse un plat de semoule du haut de son escabeau en voulant attraper les friandises que Blanche lui achète à la sortie de l'école. Et puis la nuit tombe, il est temps pour Blanche de se retrouver seule dans sa chambre et d'appréhender le moment où ses yeux vont se fermer... Une journée ordinaire donc, d'une petite fille ordinaire...


Puis place au spectacle vivant. Blanche bascule dans son rêve, elle va rencontrer le marchand de sable qui ressemble étrangement à l'épicier du film, mais ce n'est pas de la semoule qu'il renverse, mais bel et bien du sable. Et puis il y a un vieux monsieur qui bougonne, il ressemble étrangement à l'instituteur de Blanche, il est handicapé, mais son livre ne raconte pas les mêmes histoires... Ces deux personnages de rêves essayeront de répondre à toutes les questions de Blanche, qui en pose beaucoup comme toutes les petites filles de son âge... Ils essayeront de la rassurer, à moins que se soit elle qui les rassure...


Je pense bien entendu à l'enfance, à ma propre enfance, celle des interrogations, de l'attente des réponses toutes faites, mais aussi à la construction de mon imaginaire, au refus de croire les adultes et en même temps à l'assurance de leur réponse.


Beaucoup d'auteurs se sont posés la question du noir, de l'obscur. Eugène Durif dans « Variations Antigone » (commande d'écriture 2009) écrivait « derrière les yeux qu'est-ce qu'il y a, le noir que l'on touche du bout des doigts ou ma main qui passe sur ton visage ? » Que se passe-t-il quand on ferme les yeux... Y a t-il une vie autre ? Est ce cela de l'autre côté ? Faut-il en avoir peur ? Va t’on se réveiller ? Toutes ces questions sur la vie, sur l'imaginaire, questions angoissantes pour l'enfant, pour l'adulte également...


Si je monte ce spectacle, c'est bien entendu pour interroger. Le théâtre n'est pas là pour donner les réponses. L'équipe artistique pourra intervenir autour du spectacle à travers des classes artistiques pour partager les réflexions que nous aurons eues dans le travail de création.

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